Depuis des années, nous voyons les praticiens médicaux, médecins, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, infirmiers, devenir rares dans nos campagnes. Ils partent en retraite, et ne sont pas remplacés. De bons esprits invoquent le manque d’attrait d’une vie bucolique par rapport à l’excitation de l’existence trépidante dans nos villes. D’autres, les difficultés d’une vie professionnelle loin de tout.
Pourtant, les parisiens en vadrouille le week-end peuvent en témoigner, qui n’ont de difficultés ni à se nourrir ni à entretenir les résidences secondaires : les
artisans et commerçants ne manquent pas dans nos campagnes, des employés de banque travaillent dans les agences rurales, les CES de chefs-lieux de canton ne manquent pas de professeurs… bref, les
filles et gars du cru, leurs études achevées, ne se font pas prier pour revenir travailler au pays de leurs ancêtres ; ils trouvent même du renfort dans les citadins lassés de leur métropole
!
Mais voilà, les campagnards doivent aller en ville pour se soigner. Certes, me direz-vous, cher consœur ou cher confrère « Moi, m’enterrer à la campagne,
jamais ! ». Vous, non, bien sûr, vous n’aimez que la ville. Je respecte votre opinion, admettez en retour que d’autres confrères ou consœurs soient d’un avis exactement opposé. Il n’y a pas de
raison que les professionnels de santé soient d’une autre nature que le commun des mortels, pour refuser de quitter la ville.
Contrairement au père de Foucauld, les jeunes confrères ne sentent pas l’appel du désert. Et pourquoi donc ? Me demanderez-vous : c’est que, contrairement à lui,
nous n’avons pas fait vœu de pauvreté !
Des bons apôtres prônent la coercition, au point que l’Ordre des Médecins envisage d’obliger les jeunes médecins à débuter leur carrière à la campagne. En ce qui
nous concerne, le dernier avenant à la convention prévoit des aides pour les courageux amateurs de vie champêtre.
Au fait, les dispensaires éclosent actuellement comme des primevères au printemps. Pourquoi poussent-ils en zone surmédicalisée et jamais dans le désert
médical ?
Cédric Thorin
Trésorier
La convention récemment signée prévoit des aides à l'installation, et au maintient des cabinets dentaires en "zone très sous-dotée", selon les termes même de cette convention.
Un confrère créant un cabinet peut recevoir 25000€ d'aide à l'installation en s'engageant pour 5 ans.
Un confrère déjà installé peut recevoir 3000€ par an, durant 3 ans (aide renouvelable) .
Nous doutons fortement que ces aides renversent la tendance à la désertification médicale. Un cabinet loin de tout a des problèmes de logistique (fournisseurs, livreurs, réparateurs de matériel, prothésistes...). Ces aides sont totalement insuffisantes pour compenser une activité à la limite de la rentabilité.
Actualisation juillet 2018.